Le travail intérimaire: l’exception ou la règle?

10-11-20

L’intérim est devenu incontournable sur le marché du travail. Nous devons reconnaître qu'il "peut" être un tremplin vers un emploi fixe. Cependant, les derniers chiffres du secteur montrent que le "peut" est relatif, car le système ne cesse de dérailler. Ce n’est pas un instrument du marché du travail, mais l’intérim est littéralement devenu un modèle économique : plus il y a d’intérim, mieux c’est, avec toutes les conséquences que cela implique.

Et les chiffres ne mentent pas : en 2019, 464 876 travailleurs ont été occupés avec un contact intérimaire, ce qui représente un total de 11.807.121 contrats. Parmi ceux-ci, 2.697.587, soit ¼, sont des contrats journaliers ! Plus d'un travailleur intérimaire sur trois reste dans l’intérim entre 1 et 5 ans. Dès lors, faut-il encore s’étonner que deux personnes sur trois aient du mal à joindre les deux bouts ? 

A la FGTB, cela ne nous étonne pas ! Nous nous battons avec les employeurs depuis deux ans et demi pour réduire le nombre de contrats journaliers, car obtenir un nouveau contrat jour après jour, sans aucune perspective d'avenir, c’est probablement une des pires formes d'incertitudes que vous puissiez connaître. La crise du Corona est impitoyable : de nombreux contrats n'ont pas été renouvelés et, malgré nos efforts, de nombreux travailleurs intérimaires ne peuvent pas prétendre au chômage temporaire. Pas de chômage temporaire ni de salaire,  pour certains, cela signifie qu’ils se retrouvent sans rien.

Pour nous, c'est clair : le travail intérimaire doit être ramené à des proportions "normales". Bien que le système ait sans aucun doute ses mérites, nous devons être honnêtes :

  1. le travail intérimaire n'est plus l'exception, mais de plus en plus souvent, il devient la règle,
  2. le travail intérimaire ne sera jamais égal face au travail fixe et
  3. les jeunes n'ont pas d'autre choix que de commencer par l’intérim.

En d'autres termes : de nombreuses entreprises et chaînes de production tournent en permanence avec des travailleurs intérimaires, et cela doit cesser. Le travail intérimaire doit être ramené à des proportions "normales", il doit redevenir l'exception et non pas la règle ! Des accords plus efficaces et plus concluants doivent être conclus, si nécessaire par le biais de lois et de règlements, afin de donner aux travailleurs plus de sécurité et un revenu plus stable.

C'est l'engagement de la FGTB pour les années à venir.

 


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